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Banque mondiale : Le miracle du Gabon.

Comme exercice de chaque année, la banque mondiale a récemment, procédé au classement des pays selon leur capacité financière. À cet effet, elle aurait d'après ses données, placé le Gabon en tête de tous les pays d'Afrique. Et ce, du fait de son produit intérieur brut par habitant (PIB/h) monté jusqu'à 7 006 dollars au cours de cette année. Une élévation qui définit désormais ce pays d'Afrique centrale comme le pays le plus riche du continent.


Une très bonne nouvelle pour tous les gabonais en général ! Omar Bongo depuis le séjour des morts, pourra enfin être très fier de sa succession ! Un petit Gabon, dorénavant premier pays riche devant d'autres géants d'Afrique ? 


Eh oui, Incroyable mais vrai ! C'est le coup du tonnerre, le mot est lâché ! Comme la sagesse chez les hommes, la richesse n'est pas une question d'âge ; elle est du ressort de la permanence de l'application rigoureuse d'une disposition interne conforme aux désirs de l'individu qui l'accompagne avec persévérance dans l'effort et la détermination qui annihile les difficultés qui s'y imposent. Oui, c'est là, une morale existentielle qu'inculque par ricochet Ali Bel Bongo et son équipe qui, sans failles, ont su appliquer les stratégies adroites, pour conquérir la première place au plan continental en matière de puissance économique.


 Nulle doute, pas même un rêve ; c'est la pure vérité !


L'économie gabonaise vient de battre le record contre ses homologues africaines, et s'impose désormais inévitablement comme "Première puissance économique d'Afrique". Cette place de prestige lui est accordée de par le classement manuscrit de la banque mondiale qui, dans ses statistiques comptables récentes, a déterminé jusqu'à 7 006 dollars, soit un total d'un peu plus de 4 millions de FCFA comme son produit intérieur brut par habitant (PIB/h). Or, ce titre honorifique avait par le passé, été légalement attribué au Botswana qui dans le temps, a connu une augmentation remarquable de 6 700 dollars en terme de PIB/h. Donc, d'une différence de 306 dollars, fruit d'une concentration technique dans la comptabilité financière, le pays de Léon Mba a pu rivaliser d'efforts pour enfin renverser la tendance et s'impose désormais inévitablement comme "Icône de la richesse d'Afrique". Une performance qui s'explique par plusieurs raisons dont notamment, la mise en œuvre de plusieurs projets en matière de diversification de son économie.


Un bonheur superficiel !


Si le succès gabonais est à la face du monde, à saluer avec compliments, il n'en est pas ainsi dans le contexte interne où les réalités ne cadrent du tout pas avec cette image que la communauté internationale a du Gabon. Et ce, dans la mesure où les conditions de vie de la grande portion des gabonais, n'inspirent du tout pas la joie. L'on ne doit donc pas se fier à un bonheur imaginaire dans le malheur réel. Comme en témoigne les plaintes de Edouard Mombo, pauvre riverain vivant à Port-Gentil : "Pour moi, le gabonais est habitué à des chiffres sur un papier. D'autres pays proches de nous sont à la réalisation. Et on voit leur développement à grand échelle". À l'en croire, cette classification de la plus grande institution financière du monde, n'a pas trop d'importance, et s'avère presqu'absurde car, elle n'a aucune ressemblance avec les réalités socio-économiques qu'affrontent les populations gabonaises il y a belles lurettes. Si alors cette position marque une volonté de booster l'économie du pays, il n'en demeure pas moins que le taux de chômage ait atteint son paroxysme puisque, l'on ne saurait parler d'un succès collectif qui boycott la création d'emplois surtout dans la classe juvénile.


En effet, l'actuel gouvernement gabonais avait enclenché depuis le mois de février 2016, un vaste programme de création d'emplois qui a subjugué toutes les attentions. Tout le peuple gabonais voyait déjà le bonheur au seuil des portes, c'était plus plus qu'une joie. Mais que s'est-il passé après ?


Ah l'on ne pouvait croire que mêmes les hautes autorités aux hauts postes de responsabilité étatique commettraient, elles-aussi, la maladresse de mentir ! Eh oui, c'en est bien une ! Sinon, comment comprendre le fait que depuis le jour de ce discours frivole, ce prétendu projet "Un jeune - un métier", qui miroitait une offre d'emploi à près de 3 000 jeunes issus de couches défavorisées, lancé depuis plus de cinq ans et demi (près de soixante-sept mois) jusqu'à présent, n'ait pas encore connu jour ? 


En effet, ce projet n'était que du leurre, de la pure utopie ! Une sorte de malignité d'esprit adoptée par l'actuel locataire du "Bord de Mer" pour atteindre le sommet de la montagne de ses désirs d'être renouvelé. Après la construction de ces châteaux en Espagne, ce projet chimérique issu des sophismes électoraux a fini par condamner les esprits dans les filets de l'illusion d'un bonheur fantasmagorique. En bref, cette chimère est demeurée jusqu'à présent, "une rhétorique imaginaire", pour tout récapituler.


Les retombées déjà prévisibles !


     À ce stade, il faut très tôt signaler que les effets du "miracle gabonais" sont plus désastreux que dangereux, et s'inscrivent en l'occurrence dans le cadre socioéconomique qui en espère tant, bien d'améliorations.


Ce désastre socio-économique minant le pays du Feu Omar Bongo, s'explique par maintes raisons dont la plus remarquable est le chômage qui bat son plein dans la couche juvénile. Et pire, cette tragédie va jusqu'à décourager les jeunes étudiants, et les contraindre ainsi au désespoir. La recrudescence du chômage au Gabon, plonge la jeunesse dans le doute d'avenir. Et les mots de Nicolas Ondémon, jeune étudiant gabonais, en sont évocateurs lorsqu'avec tristesse, il se plaint "Moi, je suis actuellement en deuxième année de comptabilité de gestion à l'école de commerce, je me demande bien comment je ferai pour aussitôt avoir un boulot. Quand je vois mes aînés assis à la maison depuis trois ans car lassés de toujours aller chercher du travail et qu'il n'y a pas, j'ai peur". Mais il est à retenir que ce scénario ne date pas d'aujourd'hui. Puisqu'il faut se rappeler que depuis la dense campagne électorale présidentielle de 2016, le pays avait déjà été classé parmi ceux du continent noir où le chômage battait son plein.


En revanche, plusieurs stratégies techniques qui visaient à offrir des stages soldés d'un emploi rémunérateur, avaient été adoptées par l'office nationale de l'emploi(ONE) dans sa politique de réduction du taux de chômage. Mais hélas ! Une tentative soldée par l'échec. Et ce, du fait de la forte tendance du chômage constatée à travers le pays par ladite office qui a enregistré dans l'intervalle 2016 - 2020, jusqu'à 65 000 demandes d'emplois, en majorité, les jeunes puisque 87% de ces demandeurs d'emploi sont âgés de 16 à 34 ans. Ce qui revient à un bilan de plus de 15 000 demandes par an. Ce aurait été l'enregistrement de ce fort taux de chômage qui sévissait chez les jeunes dans l'intervalle de 4 ans, qui aurait découragé l'évolution du projet de création d'emplois. Une réalité autant alarmante que triste, sans mentionner la parenthèse pandémique et ses dégâts, qui justifie irréfutablement les instabilités internes qui s'accroissent quotidiennement dans le "pays aux neuf provinces".


En définitive, les autorités gabonaises méritent de félicitations pour cet exploit jamais accompli par leurs prédécesseurs. Néanmoins, elles doivent rivaliser d'efforts pour parvenir à étendre ce bonheur jusqu'aux populations des villages les plus reculés, à travers l'adoption de meilleures stratégies qui maintiendraient l'économie en expansion. Car, le vrai développement d'une nation s'acquiert par l'addition de la croissance économique et du progrès social ; lesquelles transformations structurelles assurent l'amélioration des conditions de vie des citoyens, et non la somme des lantiponnages politiques.