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Vaccination/covid-19 : Le Mali en pénurie.

Dans le rythme du contexte international de la lutte contre le Covid-19, le Mali lui-même s'est engagé à héradiquer le fléau de l'ensemble de son territoire. Ainsi donc lancée depuis le 23 août dernier, la deuxième phase de vaccination suit son cours dans le pays malinké, mais malheureusement, les populations seront très tôt confrontées à une difficulté d'insuffisance puisque sur les 151 000 doses que le pays a reçues, il n'y a que 11 320 qui sont destinées à la ville de Bamako, une quantité injectée dans l'intervalle de 5 jours sur 10.


C'est déjà l'extrême disette dans la capitale malienne ! Les vaccins Johnson & Johnson répartis sur les sites de vaccination sont terminés déjà. Et ce, sur même la moitié de la durée programmée pour la vaccination. C'est ce qu'on peut comprendre des propos d'un agent de sang au Centre de santé communautaire de Lafiabougou, préférant l'anonymat. <<Nous avions programmé dix jours pour la vaccination, mais nous avons épuisé la quantité qui nous avait été octroyée en cinq jours>>, a-t-il ouvertement affirmé. Ce qui veut signifier qu'il n'y a donc plus de vaccins disponibles dans les centres de vaccination dans toute la ville, et les populations sont renvoyées de centre en centre : Une course aux dernières doses restantes. D'après une infirmière questionnée le vendredi passé, <<Les dernières doses qui restent finiront certainement d'ici la fin de la journée>>. Donc tout Bamako souffre depuis près d'une semaine maintenant, du manque de cette substance protectrice.


La vaccination comme chemin de croix !


     Si ailleurs, la vaccination contre la covid-19 est nuisible à la vie, comme la polémique qui y tourne actuellement autour de par le monde, il faut remarquer qu'il n'en est pas ainsi dans la capitale mandingue puisqu'on y constate une forte volonté d'adhésion à cette stratégie de lutte contre la pandémie. Les populations sont ainsi prêtes à tout pour recevoir cette injection, quel que soit le sacrifice que cela puisse leur coûter afin d'être épargnées des attaques virales et fatales de ce virus impétueux. Fatoumata Soukeyna, jeune entrepreneur ne nous dira point le contraire lorsqu'avec une vive  voix, elle relate le chemin de croix qu'elle a dû essuyer avant de se faire vacciner. <<Je suis à mon troisième centre comme ça sous la pluie. Je suis très surprise de constater que les maliens semblent adhérer à la vaccination>>, a-t-elle clamé. Mais malgré cette détermination, la quasi-totalité des habitants de Bamako connaîtront la malchance de manquer leur dose d'injection, et en seront contraints d'aller à l'assaut, comme en témoigne Aziz Maiga, jeune étudiant venu se faire vacciner, qui renchérit :<<C'est avec une peur bleue au ventre que je suis arrivé au CSCom de Lafiabougou et une dame dame me dit "Monsieur, courrez vite pour vous rendre à la maternité, car nous n'avons plus de vaccins et il n'en leur reste plus beaucoup">>. 


Par ailleurs, les autorités de santé ne sont pas restées insensibles face à cet engouement qui risquerait d'être fatal pour les populations. <<Nous menons des réflexions pour voir si, en attendant, nous n'allons pas ramener à Bamako des doses prévues pour des régions. Nous sommes en train d'étudier des schémas, le temps que nous recevions d'autres doses>>, a expliqué un responsable de santé. Pour la seconde campagne de vaccination comme pour la première, le gouvernement malien a mobilisé 334 vaccinateurs et 516 volontaires.


Pour rappel, la toute première campagne de vaccination contre le coronavirus au Mali a été lancée le mercredi 31 mars 2021. Ce lancement fait suite quelques semaines plus tard à la réception des 396 000 doses d'AstraZeneca, exactement le 05 mars 2021.